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Résolution du Comité Central du KKE sur les développements et la bataille des élections

1. Le Comité Central du KKE s'est réuni et a déterminé le programme d'action du Parti pour la prochaine période, sur la base des développements politiques et économiques et en vue de la prochaine bataille des élections législatives.

Il a approuvé le corps principal des candidats du Parti aux élections législatives, régionales et municipales et a élaboré des questions-clés concernant le contenu de l'appel politique avant les batailles électorales. Il a discuté sur les préparations du 13ème Congrès de la KNE qui aura lieu du 10 au 12 février 2023, ayant comme objectif sa réussite.

Le Comité Central appelle les membres et les amis du Parti et de la KNE à se rallier pour organiser et adresser une nouvelle campagne politique de grande envergure au peuple afin de renforcer le KKE, qui est la meilleure réponse contre les faux dilemmes et les chantages qui vont s'intensifier dans la période à venir et en vue de la bataille électorale.

Le renforcement multiforme, à savoir politique, organisationnel et électoral du KKE est une condition pour élever le niveau d'organisation, de combativité et d'efficacité de l'intervention du mouvement ouvrier-populaire lui-même dans les développements, ce qui est vital et plus nécessaire et urgent que jamais. Tel est le contenu du ralliement  militant avec le KKE, qui se reflète également dans le slogan «Seul le peuple peut sauver le peuple, sur la voie du renversement du capitalisme, avec un KKE plus fort».

En même temps, le KKE donne toutes ses forces pour la massification et le renforcement de tous les fronts critiques de lutte pour la vie et l'avenir des travailleurs, comme ceux de la hausse de prix, de la pauvreté énergétique, des droits du travail et du revenu des travailleurs, des ventes aux enchères, de la protection de la santé, des conséquences de l'implication de la Grèce dans le conflit militaire impérialiste en Ukraine entre l'OTAN et la Russie, mais aussi de l'aggravation des relations gréco-turques. Dans le cadre de ces fronts les travailleurs, le peuple et la jeunesse sont confrontés, entre autres, aux problèmes et aux conséquences de la stratégie anti-peuple du gouvernement, de l'Union européenne au nom du capital.


2. Les batailles de la prochaine période se dérouleront dans des conditions de développements économiques et géopolitiques internationaux qui apporteront un hiver encore plus rude pour les peuples. Dans ces conditions:

  • La guerre impérialiste en Ukraine, entre le bloc euro-atlantique d'une part et la Russie et ses alliés d'autre part, s’aggrave.
  • Le conflit entre les États-Unis et la Chine pour la primauté dans le système impérialiste mondial s'intensifie et les conflits au sein des alliances «traditionnelles» telles que l'OTAN et l'UE deviennent plus aigus.
  • L'implication de la Grèce s'intensifie tant dans la planification militaire, avec des plans d'envoi de missiles S-300, que dans la guerre énergétique et les rivalités économiques (stations de transport de GNL, sanctions de l'UE contre la Russie, etc.) Les risques pour le peuple et le pays sont donc encore multipliés par l'intensification des conflits dans la région et les plans agressifs de la bourgeoisie turque, qui marchande sa relation avec l'OTAN et l'UE.

Les développements économiques conduisent avec une précision mathématique à une nouvelle aggravation de tous les problèmes des travailleurs et du peuple. La grande majorité sociale, la classe ouvrière, les couches moyennes inférieures des villes et de la campagne, les femmes, les jeunes, les retraités, les handicapés, les travailleurs dans le secteur de la culture et des sports mènent une lutte quotidienne pour leur survie dans des conditions plus difficiles. L'exploitation de la classe ouvrière s'intensifie, et son appauvrissement absolu et relatif s'accroît. La «grande réussite» annoncée par le gouvernement de la Nouvelle Démocratie, à savoir les investissements, non seulement n'ont pas résolu les problèmes des travailleurs, mais au contraire, ils les ont multipliés. Ils n'ont pas aidé à améliorer le revenu du peuple ni à contenir la détérioration parce qu'elles sont basés sur d'anciens mémorandums et de nouvelles mesures anti-ouvrières - anti-populaires, sur des réductions d'impôts et des subventions d'État au capital, qui sont payées par le peuple à travers de la taxation.

L’abandon du lignite, la dépendance au gaz naturel, les investissements dans certaines sources d'énergie renouvelables et dans l'électricité «verte», qui ont fait grimper les prix pour les travailleurs, mais aussi les bénéfices énormes des groupes énergétiques des monopoles des États-Unis qui produisent le GNL et des armateurs qui le transportent, sont le noyau de la pauvreté énergétique. Les investissements dans le tourisme transforment les vacances du peuple en une marchandise coûteuse, font grimper le coût de logement du peuple et le coût de locaux des petits travailleurs indépendents, et s'appuient sur une main-d'œuvre de plus en plus bon marché dans ce secteur. L'expansion du commerce électronique aiguise la concurrence, pousse des dizaines de milliers de petites entreprises à la fermeture, accélère la concentration du capital, tandis que ses énormes profits reposent sur les conditions misérables d'exploitation des travailleurs de la distribution et du tri. L'orientation unilatérale vers l'exportation de produits agricoles profite principalement aux industriels, aux gros commerçants et aux grandes exploitations agricoles capitalistes, tandis que l'importation massive de produits agricoles ajoute de nouvelles difficultés à la vie des petits agriculteurs et dégrade la qualité des aliments de base pour le peuple.

La querelle entre la ND, SYRIZA et PASOK et d'autres partis bourgeois pour savoir qui représente la «classe moyenne» cherche à mettre sur un pied d'égalité les besoins des sections supérieures des couches moyennes et les problèmes auxquels est confrontée la grande majorité des forces populaires des travailleurs indépendants et des agriculteurs, mais aussi de la classe ouvrière, à laquelle ils évitent toute référence.

Il s'avère que la «croissance pour tous» est le mythe le plus grand, puisque le peuple compte constamment des pertes, qui ne peuvent être cachées même par les statistiques.

Si les travailleurs paient autant en phase de croissance, nous pouvons deviner combien ils paieront en cas de ralentissement de l'économie sur la voie de la récession dans les mois à venir. D’ailleurs, dans l'UE et dans le monde entier, les analyses mettent en garde contre une crise capitaliste encore plus profonde et plus synchronisée.

La Banque Centrale Européenne se prépare à une nouvelle hausse des taux d'intérêt, avec un impact direct sur le remboursement des prêts hypothèques et autres prêts des couches populaires, ce qui entraînera une charge supplémentaire sur les revenus des travailleurs, déjà surendettés. La production industrielle dans les grands centres industriels internationaux semble être réduite. Le volume du transport maritime est en forte baisse et les prévisions des instituts économiques annoncent une nouvelle crise, plus profonde que celle de 2008. Dans toute la zone euro, la pression augmente pour un retour à l'«austérité» et la fin des «aides d’État horizontales». L'argent «bon marché» et la possibilité d'emprunter se heurtent à l'énorme gonflement de la dette publique dans de nombreux pays de l'UE. La menace familière d'un échec à atteindre les objectifs fiscauxrefait surface et sera, après les prochaines élections, le nouveau récit utilisé pour la réduction les dépenses publiques, même les maigres dépenses actuelles de «politique sociale».

Les faits de ces dernières années sont indéniables et confirment que le «médicament» utilisé pour un problème devient «poison» pour un autre, prouvant qu'aucune proposition de gestion bourgeoise ne peut annuler les lois et les contradictions de la voie de développement capitaliste, qui de toute façon sont payées par les travailleurs eux-mêmes. Il est confirmé également que la mise en œuvre de tel ou tel formule de gestion économique est imposée par les besoins mêmes de l'économie capitaliste et non par l'«idéologie» et les slogans désorientants de tel ou tel gouvernement. C'est pourquoi le «SYRIZA social-démocrate» a mis en œuvre des politiques d'austérité par le biais des mémorandums, c'est pourquoi la «Nouvelle démocratie néolibérale» a mis en œuvre des mesures expansionnistes comme leurs «frères de lait»dans un certain nombre de pays de l'UE et ailleurs.

La «politique expansionniste», dont SYRIZA et la social-démocratie en général se font un dieu, ainsi que l'«argent bon marché» pour soutenir la croissance, ont conduit à une inflation galopante, qui ronge les revenus du peuple. Aujourd'hui, afin de contenir l'inflation dans l'UE, un retour à des «politiques restrictives» est en cours d'élaboration, accélérant une nouvelle récession en augmentant les taux d'intérêt, endettant  davantage les familles ouvrières.

Les contradictions au sein de l'UE sur le rythme et la forme des politiques d'austérité, les difficultés des États membres de l'UE à trouver un accord sur la question du plafonnement du prix du gaz, reflètent les différents intérêts des États membres et des groupes d'entreprises, et certainement pas ceux des peuples. Le compromis temporaire obtenu sur un plafonnement à un prix très élevé n'annule pas les contradictions et ne soulagera pas les peuples de la pauvreté énergétique.

L'alternance des formes de gestion bourgeoise et le passage de la crise au développement et vice versa accablent de nouveaux  les couches ouvrières - populaires, puisque chaque «nouvelle» phase est basée sur les mesures anti-ouvrières, anti-populaires de la précédente, comme cela s'est produit en Grèce avec les lois desmémorandums adoptées et mises en œuvre successivement par les gouvernements de la ND, de PASOK et de SYRIZA.

 

3. Il est irréaliste de prétendre que l'économie grecque peut sortir indemne d’une récession européenne ou mondiale. L'économie grecque ne se développe pas «dans une bulle». En outre, le soi-disant grand atout de l'économie grecque, le tourisme, pourrait subir un déclin significatif en cas de crise européenne ou mondiale. Il est révélé que l'«extraversion», qui est le «Saint Graal» de tous les partis bourgeois, ne sert que la rentabilité des grandes entreprises grecques, alors que c'est une «bombe à retardement» pour les intérêts de la classe ouvrière, de la paysannerie, des travailleurs indépendants et du  peuple.

L'affirmation du gouvernement selon laquelle la pauvreté énergétique est un «problème importé», une conséquence de la guerre en Ukraine, est également une grande moquerie. Non seulement parce que la flambée des prix est antérieure à la guerre - et qu'à l'époque les gouvernements l'attribuaient à d'autres causes - mais aussi parce que la Grèce,  selon le choix stratégique de la bourgeoisie et de ses partis, est pleinement intégrée au marché unique de l’Union européenne, aux structures et mécanismes respectifs, tels que la BCE, le commerce des polluants et la Bourse de l'énergie, qui sont les catalyseurs de la hausse des prix.

Les autres partis ne rejettent pas la théorie de la «hausse des prix importée», ils ne sont en désaccord que sur le pourcentage d'écart par rapport à la moyenne européenne, en parlant d’une «hausse des prix causée par Mitsotakis». Leur position, d'une part, exonère toutes les causes et tous les mécanismes de la hausse des prix - que, après tout, SYRIZA et PASOK/KINAL ont façonnée conjointement. D'autre part, cette position fournit un «alibi» convenable pour un gouvernement éventuel auquel ils participent pour utiliser le même argument auprès du peuple.

La tentative de manipuler et de moquer le peuple avec les divers subventions et les «passes» qui lui donnent des miettes vise à redistribuer la pauvreté entre les pauvres et les plus pauvres, en perpétuant les impôts antipopulaires et en laissant la rentabilité des groupes d’entreprises hors d’atteinte.

 

4. Il est démontré quotidiennement que tant les déclarations sur «l'État contemporain» que celles sur «l'État de droit» visent à revaloriser un État pourri anti-populaire d’une minorité pour l'oppression et l'exploitation de la majorité du peuple, l'État de la dictature du capital.

Des éléments de cette pourriture et de ce tournant réactionnaire sont - entre autres - la surveillance, les phénomènes de corruption comme les cas de Kaili et Patsis, la montée de la répression et de la violence d’État qui vont de pair avec la politique anti-populaire.

La manipulation est la répression sont les deux faces de la même médaille, alors que la répression prend de diverses formes comme la violence et l'arbitraire de la police, la persécution contre les militants, un État «cambrioleur» qui met les maisons du peuple sous le marteau, la décadence institutionnelle de la surveillance et des écoutes, que tous les gouvernements ont formée dans le but ultime de faire face aux réactions populaires. Bien entendu, cette décadence institutionnelle est également utilisée pour le règlement des comptes parmi des politiques et des hommes d’affaires, fait qui figure dans l’actualité, tout comme les mesures gouvernementales successives visant à contrôler les médias.

La réponse populaire à la violence et à la répression de l'État passe par la lutte pour l'abolition de toutes les lois et institutions réactionnaires, des diverses forces spéciales de répression, telles que la police anti-émeute, la police universitaire, etc. et non par leur prétendue  «démocratisation» générique et abstraite.

Cet État ne peut pas assurer «la justice pour tous et partout», comme le prétend SYRIZA, car les intérêts et le pouvoir du capital et les besoins des travailleurs et du peuple ne peuvent jamais coïncider. Il s'agit du même État qui est sélectivement «incapable» de protéger le peuple et ses besoins contre les catastrophes naturelles et autres dangers, comme cela a été clairement démontré pendant la pandémie, parce qu'il donne la priorité aux profits du capital. C'est le cas de la récente loi du gouvernement sur le Système de Santé National, qui demande aux patients de payer encore plus cher pour les soins de santé et qui transforme les hôpitaux en un lieu où les «corbeaux» des soins de santé privés peuvent attirer des clients. Mais c'est un État parfaitement capable de promouvoir les intérêts du capital avec des procédures rapides. C'est ce même État hostile qui laisse les enfants vulnérables à la violence de la pauvreté, à la déscolarisation, au travail des enfants, aux abus, en confiant leur protection à toutes sortes de particuliers et d'ONG.

 

5. Le scandale impliquant l'ancienne députée européenne du PASOK/KINAL, E. Kaili, révèle notamment le vrai visage de l'UE, à savoir une Union européenne des intérêts des entreprises et des lobbies, qui est un terrain propice aux scandales et à la corruption.

Le KKE n'est pas tombé des nues, car depuis plusieurs années, il révèle des données et des documents sur les activités des lobbyistes et les «liens du sang« qu'ils ont développés avec l'UE et ses institutions. Ces scandales ne sont pas une exception isolée et rare. Au sein de l'UE et du Parlement européen, il existe des lobbies d'entreprises institutionnalisés - ainsi que des lobbies informels - dont le nombre est estimé entre 25.000 et 30.000. Au Parlement européen, des textes législatifs, des directives et des formulations spécifiques sont très souvent rédigés directement par des représentants de ces lobbies ou à la demande d’eux, puis signés et déposés comme amendements par les députés européens.

Cette pourriture a été «blanchie» par les députés européens de la ND, SYRIZA, PASOK/KINAL et Elliniki Lysi, en adoptant la résolution où il est cyniquement admis que «la capacité des lobbies d’influencer la prise de décision au Parlement en présentant leurs arguments constitue un élément essentiel de la démocratie européenne»!!!

Ces révélations doivent être utilisées pour tirer des conclusions décisives pour la classe ouvrière, pour éveiller la conscience ouvrière - populaire, pour que la classe ouvrière prenne conscience que c’est cette fameuse «démocratie européenne» et ces «valeurs européennes» que tous les autres partis vantent ensemble.

 

6. Tous les développements montrent que des possibilités sont en train de se former pour que le mécontentement populaire ne soit pas piégé dans des dilemmes bourgeois faux et de chantage. Ils montrent que la classe dirigeante n'est pas toute-puissante et que son pouvoir peut être mis à l'épreuve par des fissures et des chocs. Sans ignorer la corrélation négative des forces, les mobilisations massives des travailleurs et du peuple dans un certain nombre de pays, malgré leur orientation encore faible, ainsi que la récente grève du 9 novembre en Grèce, confirment que l’obéissancedu peuple ne doit pas être considérée comme acquise, et que les mouvements populaires ne seront pas toujours utilisés comme un «tremplin» pour l’arrivée au pouvoir et la chute des gouvernements anti-populaires.

Les états-majors bourgeois de l'UE et de la Grèce savent que les conséquences désastreuses pour le peuple par la mise en œuvre de la stratégie du capital seront beaucoup plus évidentes au cours de la prochaine période. C'est pour cela qu’ils cherchent des gouvernements stables «pour le jour suivant» qui mettront en œuvre la stratégie du capital et les engagements envers l'UE, promouvront les plans euro-atlantiques en Méditerranée, des compromis douloureux pour les droits de souveraineté  du pays. Des gouvernements qui s'efforceront de contrer efficacement toute esprit radical pouvant conduire à la promotion significative du mouvement ouvrier. Ils s'inquiètent des explosions sociales, de la montée possible du radicalisme, de l'élan que les luttes des travailleurs peuvent prendre en ayant un KKE plus fort à leurs côtés.

L'objectif de cette «stabilité gouvernementale», qui signifie pour le peuple une grande instabilité et insécurité, est servi à la fois par la Nouvelle Démocratie et les autres partis, quelle que soit la manière dont chacun d'entre eux la poursuit. La ND vise  à un gouvernement majoritaire. SYRIZA utilise la même vieille histoire des gouvernements «progressistes», dont nous avons fait l'expérience en Grèce et dans d'autres pays et qui se sont avérés être le meilleur allié des politiques  «néolibérales» et un véhicule de conservatisme et de déception. Dans la même logique, le PASOK/KINAL, derrière le slogan de «l'autonomie», cache le rôle de joker qu'il poursuit, tant dans un gouvernement avec la ND que dans un gouvernement avec SYRIZA, dépendant des évolutions.

La stabilité des gouvernements du capital signifie l'incapacité du mouvement des travailleurs et du peuple à réagir contre l'attaque anti-ouvrière et anti-populaire.

La stabilité pour le peuple implique un KKE fort, un mouvement ouvrier et populaire fort et, en même temps, des gouvernements anti-populaires faibles. Plus vite le peuple lui-même «écartera» les différents «scénarios» de gouvernement anti-peuple, meilleures seront les conditions pour s’opposer aux mesures anti-peuple et avoir des conquêtes, plus de nouvelles possibilités s'ouvriront sur la voie du renversement radical. La stabilité pour le peuple exige un mouvement ouvrier et populaire fort, un KKE fort et en même temps des gouvernements anti-peuple faibles.

 

7. Le peuple a l'expérience pour éviter les pièges des faux dilemmes. Ceux qui ont cultivé ce chantage au fil du temps sont les mêmes personnes qui - lorsque le système en avait besoin - ont surmonté leurs différences pour soutenir conjointement la stabilité bourgeoise anti-populaire. C'est ce qui s'est passé avec la coalition entre PASOK, la ND et LAOS d'extrême droite. C'est ce qui s'est passé avec la coalition ND-PASOK-DIMAR. C'est ce qui s'est passé avec la coalition SYRIZA avec l'ANEL d'extrême droite. C'est ce qui s'est passé en 2015, lorsque la ND, PASOK et POTAMI se sont précipités pour réparer la perte de la majorité parlementaire de SYRIZA afin de faire passer le troisième mémorandum.

La même chose peut se reproduire puisque l'«agenda commun» de tous est les engagements envers l'UE, le nouveau «super-mémorandum« appelé Fonds de Relance, la stratégie de la «transition verte» conduisant à la dévalorisation des sources d'énergie nationales, les engagements envers l'OTAN et les États-Unis, tels que l'engagement à consacrer au moins 2% du PIB par an aux besoins de l'OTAN, aux armements et à la participation aux guerres.

C'est pourquoi, au cours des quatre années du gouvernement de Mitsotakis, SYRIZA et PASOK/KINAL ont voté pour la plupart des projets de loi anti-populaires cruciaux présentés au Parlement par la ND.

Leurs désaccords préélectoraux ne concernent pas les questions fondamentales et stratégiques, mais des aspects particuliers qui n'ont rien à voir avec les intérêts du peuple. SYRIZA proteste contre le taux élevé de la TVA, mais en tant que gouvernement, il a joué un rôle de premier plan dans son augmentation. Il se plaint de la pauvreté énergétique, mais il a été le pionnier de la Bourse de l'énergie et de la fermeture des usines de lignite. Il dit que l'État doit détenir de nouveau 51% des parts de la Société d’Électricité Publiquegrecque (DEI). Cependant, c’était pendant la gouvernance de SYRIZA queDEI, dans le cadre du marché libéralisé de l'énergie et en vendant de l'électricité aux particuliers à des prix inférieurs à son coût, a formé le cartel de l'énergie. Après tout, nous avons eu des augmentations de prix de la consommation populaire même lorsque la participation de l’État était 51% dans DEI, car dans le cadre du marché libéralisé de l'énergie, chaque entreprise - plus ou moins étatique - recherche la rentabilité maximale pour ses actionnaires et la concurrence avec le reste.

Les propositions d’Elliniki Lysi et de MERA25 vont également dans ce sens. C'est  pourquoi elles ne rejettent pas définitivement la participation à un gouvernement de coalition soit avec la ND, soit avec SYRIZA. En particulier, les accusations de MERA25 contre «Mitsotakis S.A» et les «oligarques« laissent essentiellement le caractère de la ND en tant que parti de groupes d'entreprises hors d’atteinte et cherchent à dissimuler sa propre grande contribution à l'«oligarchie» (c'est-à-dire au capital). Cette «contribution»n’est que l'illusion d'une prétendue «transformation de l'UE» en faveur des peuples et surtout l'élévation de la «dette» à cause principale de la crise et des problèmes des peuples, en exonérant le mode de production capitaliste lui-même, dont les dettes publiques élevées sont un symptôme.

La même stratégie du capital est servie par diverses formations d'extrême droite et à tendance fasciste, qui tentent de contenir le mécontentement populaire en occultant les causes réelles de la situation que connaissent les forces populaires aujourd'hui, en cultivant le racisme et un anticommunisme vulgaire.

 

8. Le KKE présente au peuple ses positions et le Programme de pouvoir-gouvernance sur la base des besoins du peuple et sa proposition en conflit avec la corruption de l'UE et la dictature moderne du capital.

Le programme du KKE démontre scientifiquement que le peuple d'aujourd'hui peut vivre avec des droits modernes et une qualité de vie correspondant au 21e siècle, aux possibilités de notre époque. La planification centrale scientifique de l'économie, la socialisation des moyens de production, l'utilisation intégrale des ouvriers et des scientifiques, les institutions du pouvoir ouvrier et populaire, le désengagement des unions impérialistes peuvent propulser le développement du pays sur la base de la sauvegarde du bien-être du peuple.

Le Programme du KKE désengage le pays de l'OTAN et de l'UE avec le peuple au pouvoir de manière souveraine, en économisant des ressources précieuses et en façonnant les relations internationales sur la base d'un bénéfice mutuel avec tous les peuples et leurs pays. Entre autres, il supprime l'activité entrepreneuriale dans le secteur de l'énergie. C'est le seul moyen de garantir l'utilisation de toutes les ressources énergétiques du pays, dans le but d'assurer la sécurité énergétique et d'éliminer la pauvreté énergétique du peuple. Il supprime l'action entrepreneuriale dans le domaine de la santé et des autres services sociaux, pour lesquels la population a payé très cher, notamment pendant la période de la pandémie.

Seul le Programme du KKE répond au problème politique du pays. L'organisation économique et sociale socialiste est la véritable nouveauté du 21e siècle et sauvegarde les intérêts des travailleurs.

Le programme et les positions du KKE sont les seuls à apporter une réponse aux problèmes urgents des travailleurs et du peuple. Il est temps de rejeter la logique bien connue et faillie du «moindre mal», qui appelle le peuple à choisir chaque fois ce qu'il doit perdre pour ne pas nuire aux intérêts de la minorité. Pour que le peuple puisse respirer et revendiquer ses droits, il peut et doit réfléchir en dehors du cadre actuel de l'UE et du pouvoir du capital, qui est le dénominateur commun de tous les partis du système.

La participation, le soutien ou la tolérance du KKE face à un gouvernement bourgeois ne constitue pas une véritable pression pour résoudre les problèmes du peuple, mais le contraire. La seule pression efficace qui peut être exercée sur un tel gouvernement anti-peuple est celle de la classe ouvrière, du peuple, de son mouvement lui-même, c'est-à-dire de la base, avec un KKE qui est à l'avant-garde de ces luttes et qui exerce son rôle dirigeant indépendant, sans engagement, à tous les niveaux. Ce n'est que de cette manière, comme résultat de l'intervention populaire, que l'on peut tirer des mesures positives, car la lutte des classes elle-même, l'amélioration de la corrélation des forces sur la voie du renversement du capitalisme peut aussi apporter certains résultats, comme l'a montré toute l'Histoire du mouvement ouvrier.

C'est précisément parce que le KKE a des positions et un programme en conflit avec les grandes questions stratégiques, politiques et économiques, qu'il est une garantie dans la lutte quotidienne et pour chaque problème populaire. Parce que le KKE n'a pas d'engagements envers l'UE, le patronat capitaliste, le pouvoir du capital et de ses divers mécanismes complexes, parce qu'il remet en cause la voie actuelle du développement et la logique de la «résilience de l'économie», parce qu'il n'accepte pas de se lier les mains dans le cadre d'un gouvernement anti-peuple. Pour cette raison, il peut prendre la tête d'une grande contre-offensive ouvrière - populaire, qui concerne à la fois le présent, les problèmes urgents du peuple, et surtout l'avenir, visant une véritable victoire populaire et un renversement, avec le peuple comme protagoniste et le KKE beaucoup plus fort.

Car, aujourd'hui, l'objectif d'une énergie bon marché nécessite une opposition et une rupture avec la «croissance verte», l'abolition de la Bourse de l'énergie et de la clause carbone, afin de rouvrir les usines de lignite avec des mesures de protection de l'environnement.

La protection des maisons du peuple contre les ventes aux enchères nécessite un conflit avec la «stabilité» des banques et les profits des fonds.

La protection du revenu du peuple exige aujourd'hui un conflit avec la rentabilité et la compétitivité capitalistes elles-mêmes, elle exige une lutte pour des augmentations substantielles des salaires et des pensions.

 

9. De ce point de vue, les communistes sont en première lignedes fronts cruciaux de la lutte: Pour l'augmentation des salaires et des pensions,les conventions collectives de travail, l'abolition des impôts antipopulaires, l'annulation des dettes, l'abolition des taxes et un réel soulagement pour les travailleurs indépendants et les agriculteurs. Pour la protection des maisons du peuple contre les évictions et les ventes aux enchères faites par des fonds et des banques, pour l'abolition du cadre institutionnel formé par la ND, SYRIZA et PASOK/KINAL. C'est pour cela que le KKE se bat à l'intérieur et à l'extérieur du Parlement, avec des propositions concrètes que les autres partis rejettent.

Partout où les travailleurs ont pris les choses en main, où ils ont rejeté la logique des solutions «d'en haut», ils ont remporté de petites et grandes victoires. C'est pourquoi le KKE appelle le peuple à tourner le dos aux aspirants «sauveurs» et «protecteurs» du gouvernement - anciens et nouveaux.

Nous croyons fermement que le slogan «Seul le peuple peut sauver le peuple, sur la voie du renversement du capitalisme» peut être mis en pratique. C'est pourquoi nous avons besoin d'un KKE plus fort, car c'est le seul parti qui donne un contenu, une vitalité et une perspective à ce slogan.

 

Le CC du KKE

5/1/2023