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Dimitris Koutsoumbas

Nous ne choisissonspas un camp entre voleurs. La tâche internationaliste et patriotique est de dire « non » à la participation de notre pays à la guerre impérialiste

Le gouvernement du parti de droite de la ND, avec le soutien des autres partis bourgeois, du parti social-démocrate de « gauche » SYRIZA et du parti également social-démocrate de KINAL/PASOK, procède à l’implication plus profonde de la Grèce dans la guerre impérialiste en cours en Ukraine, toujours du côté des États-Unis, de l’OTAN et de l’UE. Cela ressort clairement de la discussion entre les dirigeants des partis politiques lors de la session plénière du Parlement le 1er mars 2022.

 

Dans son allocution, Dimitris Koutsoumpas, le SG du CC du KKE, a souligné, entre autres, ce qui suit :

« Un nouveau drame, une tragédie se déroule sous nos yeux, visant les peuples, les femmes et les enfants. C'est une autre guerre impérialiste et une autre guerre sur le sol européen ».

S'adressant au Premier ministre grec, il a noté : « Monsieur Mitsotakis, lors de votre récente rencontre avec la Présidente de la Démocratie,vous avez déclaré et vous avez répété aujourd'huique, mot pour mot, c'est la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale qu'il y a uneinvasion organisée et de masse d'un État européen !

Êtes-vous sérieux, M. Mitsotakis ? Et la guerre en Yougoslavie ? Et l'intervention de l'OTAN en Yougoslavie en 1999, avec la participation du gouvernement grec dePASOK de l'époque? D'ailleurs, puisque nous avons entendu le représentant de PASOK/KINAL dire que l'Acte final d'Helsinki était maintenant violé pour la première fois, laissez-moi vous dire qu'il a été violé pour la première fois avec la dissolution de la Yougoslavie en 1999.

Et l'invasion turque de Chypre en 1974 ? Ces guerres et ces invasions n'étaient-elles pas sur le sol européen ? Sans parler des dizaines d'autres guerres et d’interventions dans la région au sens large.

Vous avez atteint le point - avec d'autres forces - de faire taire les crimes des États-Unis et de l'OTAN en Yougoslavie, à Chypre et ailleurs uniquement pour soutenir le récit de l'OTAN concernant l'histoire de l'Europe de l'Est.

Oh, les choses que nous avons entendues ces derniers jours. Pure hypocrisie et pharisaïsme!

Des larmes de crocodile et des déclarations ostensiblement pleines d'indignation de la part des représentants de l'OTAN, des États-Unis et de l'UE pour « l'intégrité territoriale » de l'Ukraine et «l'inviolabilité des frontières » !

On ne les a pas vus faire preuve de la même sensibilité lorsqu'ils foulaient aux pieds l'intégrité territoriale de la Syrie, de l'Irak, de l'Afghanistan et de la Libye.

Ils ont utilisé différents prétextes à l'époque.

[…] Malheureusement, tout ce que vous avez dit prouve que l'implication de la Grèce dans le conflit militaire est directe et le risque pour le peuple grec, en cas de généralisation, est plus que probable.

C'est pourquoi nous vous prévenons : si vous entraînez la Grèce dans ce conflit impérialiste, vous porterez une responsabilité criminelle et historique envers le peuple grec ; à la fois vous en tant que gouvernement et tous ceux qui avant vous ont apposé leur signature sur les décisions de l'OTAN et ont transformé le pays en une rampe de lancement de l'OTAN et une tête de pont militaire.

Arrêtez dès maintenant toute implication de la Grèce dans cette guerre impérialiste qui peut avoir des dimensions imprévisibles.

D. Koutsoumpas a évoqué la concurrence inter-impérialiste centrée sur l'Ukraine. Il a souligné le fait qu'en 2014, les puissances euro-atlantiques ont soutenu le renversement anticonstitutionnel du président de l'époque et ont ensuite « lancé des pogroms de violence, d'intimidation et d'attaques meurtrières contre des civils qui n'étaient pas d'accord avec l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN. Ils sont responsables du massacre de 100 personnes en mai 2014, dans le soi-disant —internationalement et dans notre pays—«massacre » d'Odessa. [...] [...] Alors, il est hypocrite de leur part de prétendre qu'ils ne savent pas, simplement afin de servir la propagande de guerre en faveur de l'OTAN et de l'UE. En outre, nous n'oublions pas que tous ceux qui ont combattu aux côtés des nazis dans les pays baltes et d'autres pays de l'ex-URSS ont été légitimés et historiquement justifiés avec les bénédictionsde l'UE. Divers descendants des escadrons de la mort SS se promènent librement, tandis que les communistes et autres antifascistes en Ukraine sont persécutés.

 

« Il ne nous a pas échappé que la Russie elle-même mène aujourd'hui l'anticommunisme » a souligné le SG du CC du KKE.

Il a fait référence à la concurrence inter-impérialiste entre ces puissances et aux interventions pour les sphères d'influence, notant que d'une part, il y a les États-Unis, l'OTAN et l'UE, qui ont organisé un coup d'État méprisable en Ukraine en 2014, soutenant des mécanismes paramilitaires et organisations nazies. D'autre part, il y a la Russie, qui défend ses propres intérêts, prend le territoire ukrainien et intervient actuellement militairement dans ce pays ».

Il a souligné que tous les gouvernements grecs de la ND, de PASOK/KINAL et de SYRIZA ont soutenu ces décisions de l'OTAN et ont impliqué notre pays dans cette dangereuse compétition. Il a appelé les peuples à ne pas choisir un camp « entre deux voleurs » et a ajouté : […] Une réponse dans l'intérêt de notre peuple ne peut être trouvée en nous alliant à l'un ou l'autre pôle impérialiste.

Le véritable dilemme aujourd'hui n'est pas entre les États-Unis et la Russie, l'UE et la Russie, ou l'OTAN et la Russie.

La lutte ouvrière-populaire doit tracer une ligne indépendante, loin de tous les plans bourgeois et impérialistes.

En ce qui concerne le peuple grec, cette lutte n'a rien à voir avec les listes de souhaits et les platitudes faites par les autres partis, uniquement pour dire quelque chose, sur une « solution pacifique », la « diplomatie » et d'autres belles paroles qui, toutefois,sontdepourvues de sens. Cette lutte signifie pratiquement ce qui suit:

- Aucune participation - aucune implication de la Grèce dans la guerre impérialiste en Ukraine ou ailleurs, de quelque façon ou sous quelque prétexte que ce soit.

- Toutes les bases militaires de notre pays utilisées comme rampes de lancement de guerre doivent être immédiatement fermées.

- Aucun corps militaire grec ne doit être envoyé en Ukraine, dans les pays limitrophes, ou dans d'autres missions impérialistes.

- La lutte pour le désengagement des différents unions impérialistes doit être renforcée, avec le peuple véritablement à la tête du pouvoir.

Le KKE lutte de toutes ses forces pour que le peuple grec et les autres peuples se débarrasser éventuellementdu système qui n'engendre que la pauvreté, l'exploitation et les guerres ».

 

02.03.2022