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Communique du CC du KKE pour le résultat des élections

1. Le CC voudrait saluer les milliers de membres, amis et supporteurs du parti et de la KNE, ceux qui ont coopéré avec le parti, ainsi que les électeurs qui ont lutté, ont uni leurs forces et ont contribué au renforcement du KKE. Le KKE a augmenté son pourcentage (+1%), le nombre de voix obtenus  (+61.000) et ses députés (+3 pour arriver au 15) par rapport aux élections de juin 2012. La tendance positive du KKE à rallier des forces, à  récupérer des voix perdues et à en gagner de nouvelles est confirmée.

 

Nous voudrions saluer particulièrement les électeurs qui ont voté pour le KKE pour la première fois, en appréciant sa stabilité, sa cohérence, son dévouement sincère, son militantisme dans la lutte pour les intérêts des travailleurs, même s'ils ne sont pas d'accord avec toutes les positions du KKE.

 

Nous appelons tous ceux qui ont fait le pas positif en votant pour le KKE pour la première fois à continuer et à nous rencontrer dans les luttes quotidiennes, dans les syndicats, dans les lieux de travail et ceux que la jeunesse fréquente, dans le mouvement, pour les demandes urgentes, pour la récupération des pertes et généralement dans la lutte pour que le pouvoir change de mains. C’est une responsabilité et une tâche prioritaire pour le parti – du Comité Central à chaque Organisation du Parti – de renforcer ses relations avec tous ces travailleurs, les retraités et les jeunes qui ont fait le pas, qui se sont trouvés à côté du KKE et l’ont renforcé aux élections, en élargissant ses relations avec des forces ouvrières et populaires nouvelles.

 

Les facteurs qui ont déterminé le résultat des élections ne sont pas apparus ce dernier mois pendant la période préélectorale. Le travail idéologique, politique et d'organisation intense de tout le parti et de la KNE visant à la fortification idéologique de nos lignes et du cercle d’influence du Parti, qui a précédé cette période a été d’une importance particulière et a été mis en priorité. La fermeté du  KKE dans la promotion de sa stratégie, surtout depuis 2012 et malgré ses pertes importantes,  mais aussi le front stable de confrontation au gouvernement de coalition de la ND et du PASOK, ainsi qu’à SYRIZA,  en démontrant ses mutations incessantes, ont contribué considérablement au résultat d’aujourd’hui. L’expérience précieuse de cette activité doit et peut constituer un élément essentiel et permanent du travail de tous les Organisations de Base du Parti, ainsi que les Organisations de la KNE.

 

 

 

2. Le résultat électoral général exprime, à travers les urnes aussi, le grand mécontentement et la colère du peuple pour les partis de la ND et du PASOK et de tous ceux qui ont coopéré avec eux et qui l’ont immergé dans la pauvreté et le chômage pendant les années de la crise économique.

Le résultat électoral a été formé sous la pression d’un courant fort pour une alternance immédiate au gouvernement. La logique qui a dominé était « quel gouvernement – quel négociateur », toujours dans les murailles antipopulaires de l’UE, loin des problèmes réels du peuple.

Le vote pour SYRIZA est surtout un vote de rejet de l’ancien gouvernement antipopulaire de la ND et du PASOK. Il est un vote qui contient la logique des demandes réduites ainsi que des illusions sur le caractère de l’UE. Il n’est pas un vote de consentement et d'une  demande pour la satisfaction des besoins ouvriers populaires contemporains réels. Dans une certaine mesure, il est un vote conditionnel, qui sera révisé en fonction du chemin que suivra le nouveau gouvernement, qui, entre les intérêts contradictoires du capital et des employés et d’autres forces populaires, se positionnera pour les premiers.

 

En grande partie, ce vote exprime l’espoir illusoire que le nouveau gouvernement de SYRIZA peut suivre une politique en faveur du peuple. Le KKE a estimé et estime toujours que la formation d’un gouvernement de coalition entre SYRIZA et ANEL aujourd’hui poursuivra la même politique. Une politique considérant l’UE comme une voie à sens unique, une politique de retraits et de compromis, d'engagements envers le grand capital, les monopoles, l’UE et l’OTAN, avec toutes les conséquences négatives que tout cela apporte à notre peuple et à notre pays. Le nouveau gouvernement de coalition prend le relais de la politique antipopulaire, afin de garantir, à travers le paquet de Draghi aussi, la liquidité du capital, sans la récupération des pertes causées par la crise.

 

 

3. L’alternance au gouvernement et l’arrivée de SYRIZA au gouvernement ne constituent pas un changement politique en faveur du peuple. Le gouvernement de coalition de SYRIZA-ANEL poursuivra les engagements antipopulaires du pays envers l’UE et les créanciers et bien sûr cela soulagera le système politique bourgeois, qui cherche à faire intégrer le peuple encore plus, à travers la recomposition du système des partis bourgeois, et à un moment crucial pour le peuple et son mouvement. SYRIZA  a déjà avoué qu'il y aura un programme en accord avec les créanciers. Ce programme, même s’il n’est pas appelé mémorandum ou n’a pas la forme typique du mémorandum actuel, il contiendra des conditions antipopulaires.

 

Le programme de SYRIZA n’est pas en faveur des ouvriers et du peuple. Il est un programme qui se met au service des intérêts des groupes monopolistes et de la stratégie de l’UE, tant dans ses orientations stratégiques que dans ses propositions concrètes pour les quatre années de gouvernement. Un programme qui dit au peuple d’oublier qu’il peut récupérer tout ce qu’il a perdu et ne promet que des miettes contre l’ «extrême pauvreté», qui seront évaporés d'ailleurs par la politique générale antipopulaire. Pour la majorité d’ouvriers et de familles populaires, le programme de SYRIZA est une distribution de la pauvreté et du chômage à plus de gens.

 

SYRIZA a déclaré aussi qu’il respectera les engagements de la Grèce vers l’OTAN et l’alliance stratégique avec les Etats-Unis, ce qui très dangereux, dans une période où l’OTAN et l’UE deviennent encore plus des facteurs qui sapent les droits de souveraineté du pays, où les antagonismes pour les marchés et les matières premières s’aggravent et où les nuages de guerre deviennent plus épais dans la Méditerranée de l’Est, le Moyen Orient, l’Ukraine et cela avec l’implication de la Grèce.

 

4. L’alternance au gouvernement en Grèce est utilisée par les forces politiques bourgeoises du pays, de la zone euro et internationales, qui veulent une politique monétaire et budgétaire plus souple, comme moyen de sortie de la stagnation de la production. Le KKE, dans son 19ème Congrès, avait soulignés la perspective de différenciation du « mélange » de gestion bourgeoise. Il s’agit de la nécessité de faire face à l’hésitation et aux réserves des groupes de faire circuler des capitaux stagnants, qui ont été concentrés pendant la période du développement capitaliste, sous la condition de l’intensification de l’exploitation de classe, de la réduction de la taxation du capital et enfin de la hausse du taux de profit moyen. D’ailleurs, ceci est le « redémarrage » fameux de l’économie capitaliste.

 

SYRIZA en particulier a systématiquement cultivé la position illusoire et totalement fausse que l’UE est en train de changer de manière positive, en faveur des peuples, parce qu’elle suit une politique moins restrictive, ladite assouplissement quantitatif. C’est pour cela qu’il a célébré les mesures de Draghi et l’achat d'obligations publiques par la BCE. Pourtant, un tel changement n’est pas en faveur du peuple. Il est en faveur des groupes monopolistes, des banques, des industriels, vers lesquels seront dirigés les paquets de financement, pour lesquels les ouvriers paieront encore une fois.

 

De plus , l’alternance au gouvernement représente et est au service de la pression des que les Etats-Unis, la France et l’Italie exercent sur le gouvernement allemand, pour une répartition différente des charges et des profits, en ce qui concerne la gestion des états surendettés de la zone euro. La Fédération des Industriels grecs se trouvait sur la même ligne avant les élections.

 

5. Le résultat électoral global enregistre le cours de la reformation du système bourgeois politique, qui a commencé au double éléction de 2012, dans des conditions de crise économique capitaliste profonde. Cette reformation était nécessaire pour le pouvoir politique des capitalistes, dans des conditions où, à cause de la nouvelle vague de chômage et de pauvreté, a été affaiblie la très grande capacité politique de la social-démocratie traditionnelle, mais aussi du parti bourgeois libéral, à manipuler des masses ouvrières et populaires. Par conséquent, l’alternance bipartite autonome et sans entrave ne fonctionnait plus. La reformation de la social-démocratie a avancé plus rapidement, virtuellement par le remplacement du PASOK par SYRIZA, pourtant sans atteindre l’influence du PASOK en tant que parti gouvernemental. La reformation du parti libéral est encore en route, malgré la scission importante des forces nationalistes et fascistes  qu’il a déjà subie.

 

6. En ce qui concerne le KKE, le résultat est venu dans des conditions d’attaque contre ses forces, de dilemmes qu’il y a une « bonne » et une « mauvaise » voie dans la zone euro, une perspective de changement « de gauche » dans l’UE, ou des illusions qu’un gouvernement « de gauche » de SYRIZA changera le cours en faveur des forces populaires.

 

Un point négatif crucial pour la corrélation des forces, ainsi que pour l’influence politique du KKE, était et toujours est la situation du mouvement ouvrier – populaire en ce qui concerne sa mobilisation de masse et son orientation. Tant que le mouvement et la participation des travailleurs sont en retrait, malgré les initiatives du KKE et d’autres forces radicales – des forces ayant de la conscience de classe – domineront les logiques de l’attente, de l’attribution, de la recherche des solutions « de sauvetage » inexistantes d’en haut. Avec le temps, la classe ouvrière et les couches populaires, jugeant les développements, reconsidéreront les prévisions et les estimations du KKE, ils joindront leurs forces avec le KKE, pour le regroupement du mouvement ouvrier populaire, le renforcement de l’alliance populaire sociale.

7. Malgré la tendance positive du KKE à rallier des forces, le rapport des forces reste négatif et le résultat électoral n’exprime pas une tendance d’émancipation des forces ouvrières populaires de l’UE, de la voie du capital et des intérêts des monopoles.

Une expression de ce rapport négatif est le fait que l’Aube Dorée nazi et criminelle arrive à la troisième place ; il s’agit d’un parti tueurs, créé par les mécanismes du système, qui maintient des hauts pourcentages, malgré ses pertes en voix. Tant le gouvernement ND-PASOK, qui a cultivé l’anticommunisme, la théorie des deux extrêmes, l’inculpation des immigrés, que la ligne vague « anti-mémorandum » promue par SYRIZA, qui dissimile le vrai adversaire du peuple, qui sont les capitalistes, sont particulièrement responsables pour la formation du pourcentage électoral de l’Aube Dorée. Cette organisation fasciste criminelle a été développée sur cette base idéologique et politique. Le KKE reste un adversaire ferme du fascisme, parce qu’il s’oppose au capitalisme dans sa totalité, à ce système qui donne naissance au fascisme, au nationalisme et au racisme.

Le système, les monopoles et leur pouvoir disposent encore des réserves asuffisantes pour piéger des couches populaires, dans une période où le processus de reformation de la scène politique n’a pas encore été achevé.

Il est nécessaire de renforcer encore plus dans la classe ouvrière, la jeunesse et le mouvement la ligne de la contre-attaque et de la rupture, contrairement à la voie capitaliste de développement, l’UE et la politique qui soutient cette voie, à l’intégration et l’attente passive. Aujourd’hui, les mémorandums permanents de l’UE, les objectifs de la compétitivité et de la nouvelle relance de la profitabilité du capital sont présents et opposés au peuple. Ils menent à une faillite plus grande du peuple et ne peuvent pas résoudre les problèmes populaires aggravés, comme le chômage. Le gouvernement de coalition de SYRIZA-ANEL et les autres partis servent cette voie antipopulaire et essaient de l’embellir aux yeux du peuple.

8. Le KKE, cohérent à ce qu’il disait avant les élections, ne va pas soutenir ou être tolérant envers le nouveau gouvernement. Il utilisera le ralliement des forces qu’il a réalisé dans cette phase, afin de faire ce qu’il a promis au peuple : qu’il y ait une opposition ouvrière populaire forte en faveur du peuple dans le Parlement, avec ses propositions, mais surtout dans le mouvement, afin de renforcer l’Alliance Populaire pour le présent et pour l’avenir. Afin de renforcer les luttes contre l’UE, les mémorandums permanents, les monopoles, le capital et son pouvoir, qui sont toujours présents. Afin de récupérer les grandes pertes des travailleurs pendant la crise, afin que les salariés et les travailleurs indépendants ne paient pas de nouveau les miettes qui seront données à ceux  qui vivent dans l'extrême pauvreté, pour que les monopoles et le capital paient.

Le KKE renforcera ses efforts et ses initiatives pour les problèmes populaires aggravés, pour le soulagement des chômeurs, des familles populaires. Il renforcera ses efforts pour le regroupement du mouvement ouvrier populaire, pour le développement de la solidarité populaire, pour la construction de l’Alliance Populaire contre les monopoles et le système capitaliste.

Le KKE continuera à promouvoir dans le peuple la seule issue en son faveur et à lutter pour elle : Avec le peuple au pouvoir, vraiment dominant, capable d'établir son propre gouvernement, celui du pouvoir ouvrier populaire, en abolissant la propriété capitaliste. Seulement la socialisation des moyens de production et des infrastructures concentrés peuvent soutenir une autre voie de développement, en faveur des besoins populaires, avec une planification centrale et des motivations pour la distribution des ressources totalement différentes. Une voie où le désengagement de l’UE, la suppression unilatérale de la dette peuvent se placer dans un cadre populaire et qui peut construire et développer des relations avec des peuples et des pays, ayant comme critère l’intérêt mutuel.

Le CC du KKE

26 janvier 2015